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Actualité | 18 mesures pour sauver plus de vies sur nos routes

Depuis le 9 janvier 2018, conduire en France n’est plus une affaire de convenance et de compromis. Afin d’abaisser drastiquement les statistiques, le gouvernement prend en 18 mesures des décisions et invite chaque usager de la route à se saisir, en toute conscience, des problématiques inhérentes à la conduite.

 

18 mesures pour se remettre sur la bonne voie

 

Après douze années de baisse continue de mortalité routière, on constate depuis 2014 une hausse de l’accidentologie. En réaction à ce qui représente chaque année une perte violente (9 morts et 65 blessés graves par jour, en France, en 2016), le Comité interministériel de la sécurité routière, présidé par Édouard Philippe, vient de légiférer en faveur de 18 mesures pour endiguer l’hémorragie.


Source : Le Monde via Sécurité Routière

 

S’articulant autour de trois axes majeurs qui sont « l’engagement citoyen », « la protection des usagers de la route » et « l’anticipation technologique », les 18 items s’attachent à enrayer les conduites à risques et à valoriser les initiatives respectueuses. Ainsi, un nouvel élan sera donné aux innovations technologiques permettant de protéger piétons et conducteurs. Des éthylotests anti-démarrage (EAD) seront obligatoires pour les récidivistes de conduite en état d’ivresse, et la sécurité sur les passages piétons renforcée. Combiner deux infractions amènera dorénavant à une retenue du permis, voire une suspension par les autorités préfectorales.

Pour améliorer la prise en charge des victimes d’accidents de la route, un fonds d’investissement pour la modernisation des structures sanitaires et médico-sociales destinées à la prise en charge des accidentés de la route verra le jour en 2019. Il devrait être doté par l’intégralité du surplus des recettes perçues par l’État dans les cas d’infractions liées à l’abaissement des vitesses maximales.

 

> Consultez le dossier de presse « Sauvons plus de vie sur nos routes »

 

La vitesse au cœur du dispositif

 

Première cause des accidents mortels en France (31 %), suivie de l’alcool, puis des stupéfiants (19 % et 9 %), la vitesse sera désormais réduite sur près de 40 % du réseau routier français. Concentrant plus d’un accident sur deux, les routes à double sens sans séparateur central seront limitées à 80 km/h. Les deux fois deux voies, considérées comme moins accidentogènes, conserveront leur limitation actuelle. Cette mesure entrera en vigueur le 1er juillet 2018.

 


Comment mesurer l’efficacité du dispositif ?

« L’abaissement de 10 km/h permettrait d’éviter 300 à 400 morts par an », a affirmé Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, sur BFM-TV – RMC, le 4 janvier. D’où vient cette estimation ? Elle est inspirée d’une étude de 1982, publiée par Jan-Eric Nilsson, chercheur à l’Institut suédois des routes, qui concluait qu’une diminution de 1 % de la vitesse entraîne une baisse de 2 % des accidents corporels et de 4 % des accidents mortels.

En 2009, Rune Elvik, chercheur norvégien, poursuivit les recherches de Nilsson et avança que le taux de variation pour les accidents mortels était même de 4,6 % pour les routes hors agglomération et les autoroutes.

Mais aucune étude récente ne permet de confirmer ce calcul. En France, une expérimentation a été lancée en 2015, sur 81 km de routes nationales bidirectionnelles, mais les résultats n’ont pas été publiés alors que l’évaluation s’est achevée en juillet 2017.

Il est d’autant plus difficile de réaliser des mesures que la limite de vitesse n’est pas toujours en adéquation avec les conditions réelles (embouteillages, état de la route…). Selon les données de l’Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière (ONISR), en 2016, sur les tronçons limités à 90 km/h, les automobilistes ne roulent en fait qu’à 82 km/h en moyenne, un chiffre relativement stable depuis 2009.

Source : Le monde


 

Des débats d’ores et déjà houleux

 

Entre associations d’automobilistes et opinion publique, une tendance se dégage, celle du refus d’obtempérer. En effet, selon un sondage Harris Interactive publié le 9 janvier 2018 pour RMC et Atlantico, 59 % des français sont opposés à l’abaissement de la vitesse. Les chiffres expliquent également que nous sommes 83 % à estimer que cette mesure vise surtout à accroître le montant total des contraventions… Daniel Quéro, président de l’association « 40 millions d’automobilistes », revendiquant 600 000 signataires pour une pétition contre les 80 km/h a déclaré à l’AFP qu’ : « Il n’y a pas de raison de toucher à la vitesse, les véhiculent s’améliorent, la qualité des routes aussi ». Selon lui, il s’agirait là « d’une mesure politique regrettable, une mesure répressive de plus ».

Jugée contre-productive, la mesure visant à abaisser la vitesse relance par ailleurs la question environnementale. Pour Benoît Hartman, directeur général du CLER – Réseau pour la transition énergétique : « Les écarts entre les différentes portions de territoire (ville, route départementale, nationale, etc.) deviennent trop importants et désorganisent le trafic ». Si la vitesse est un paramètre primordial dans les taux d’émissions, les rapports de l’ADEM ne démontrent pas clairement qu’une réduction de la vitesse de circulation permette à terme de diminuer la facture. Dans certaines zones urbaines, un passage des zones de 50 km/h à 30km/h pourrait même engendrer une augmentation du taux de benzène dans l’air de 100 %.

 


FOCUS : Nouvelle limitation de vitesse, le cas de la Guadeloupe

En 2016, notre territoire a perdu 57 victimes, une donne intolérable comparée aux chiffres propres à l’hexagone.

La nouvelle mesure devrait impacter 90 % du réseau routier guadeloupéen d’ici six mois. De nouvelles mesures complémentaires pourraient être envisagées conformément à l’annonce du gouvernement de s’adapter aux spécificités de l’accidentalité de chaque territoire d’outre-mer. Ces dernières seront présentées dès le second trimestre 2018 suite aux travaux conduits depuis septembre dernier dans le cadre des Assises des outre-mer.

> Pour en savoir + : Découvrez l’exposition et le livre [57]

 

 

Les axes non-concernés (en gras, sous réserve de modifications) :

 RN1 : depuis la déviation de Capesterre Belle-Eau (Entre le rond-point de la kassaverie et le giratoire des Mineurs, et depuis le giratoire de Montebello à Petit-Bourg, jusqu’à l’échangeur de Chauvel (Abymes).

RN4 : depuis l’échangeur de Chauvel jusqu’à l’échangeur de Poucet (Gosier).

RN5 : depuis l’échangeur de Perrin (Abymes) jusqu’à l’échangeur de Berlette (Morne-À-L’Eau).

RN11 : depuis l’échangeur de Fond Sarail (Baie-Mahault) jusqu’à l’échangeur de Petit-Pérou (Route de l’Alliance, Abymes).


 

Un seul objectif : réduire la mortalité routière

 

Si l’impact de ce dispositif est pour beaucoup une énième apologie de la répression, il demeure avant tout une expérimentation à mener pour comprendre les facteurs de diminution de l’accidentologie. Le gouvernement planifie donc une première évaluation des effets de son plan d’ici au 1er juillet 2020 : « Si les résultats ne pas à la hauteur de nos espérances, le gouvernement prendra ses responsabilités », certifie Édouard Philippe.

Toujours est-il qu’entre la vie et la mort aucune revendication ne doit laisser place au doute, et pour faire face au cornélien dilemme opposant le marteau et l’enclume, Edouard Philippe a opté pour la massue. Coup d’épée dans l’eau pour certains, secouant rappel à la responsabilité pour d’autres, la synthèse doit rester simple, car en matière de prévention, seul le réveil global – individuel et collectif, prévaut. Aussi, en tant qu’ardents défenseurs des droits des victimes, nous espérons vivement que le dispositif fera couler davantage d’encre que de sang.

 


Les avocats du Cabinet COPPET mettent tout en œuvre pour obtenir l’indemnisation des victimes en cas de dommages corporels. Où que vous soyez en France métropolitaine, en Outremer, Antilles-Guyane, à Mayotte, à Nouméa, à la Réunion, n’hésitez pas à nous contacter pour obtenir l’aide d’un avocat spécialiste en préjudice corporel.

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Vinciane Fiorentini-Michel,

Journaliste.